La vie s’écoule. Les semaines passent insensiblement, dans la plus grande discrétion hiver nous voilà déjà au printemps. Le temps que je le dise : avril. Rien ne se trame, je n’ai pas de projet en vue, aucune obsession particulière, rien à prévoir véritablement à l’avance, je suis au jour le jour sans perspective véritable. Je crois que j’en avais besoin, il ne faudrait pas que ça dure.

Tout n’a pas été remis à plat. Il y a encore des fantômes qui me reviennent comme infatigables, dans leur horreur pleine, maintenant j’ai plutôt envie de fuir et jouir du soleil dans un de ces endroits qu’ils craignent. Au bord de la mer, où on ne se sent jamais seul. La mer pleine et entière semble si lointaine dans mon souvenir, retirée jusque dans un pays qui n’existerait que pour l’attente du retour, si loin qu’il n’y a plus de chemins, peut-être seulement encore la couleur du ciel, un bleu je crois, légèrement infléchie par elle.

Dans Paris les rues semblent avoir changé pour de nouveaux parcours, de nouvelles façades, offertes à de nouveaux écarts, le jour ne chute plus et la température de l’air ne baisse pas... dehors... dehors...