Dans l’après-midi c’est déjà la préparation, courses aux antipastis, fromages et vins - le soleil brille, nous avons un si bel été. Le soir c’est un pique-nique en butte, arrivant de Bordeaux mon frère B a ramené du vin et du jambon, K a trouvé du vin lui aussi. La ville étale, le soir qui tombe et les bouteilles qui flanchent. Je ne sais plus ce qu’on raconte, sans doute ces conversations qu’ont les gens qui se parlent (dans la rue, aux bars, souvent il y a des gens là qui se parlent, régulièrement ça me paraît mystérieux ou étonnant ou impossible).

Et puis un verre se casse. Nous partageons donc un verre pour deux, et c’est un geste qui ne cesse de m’interpeller.

Et cet anglais à qui on explique péniblement le maniement du De Gaulle pour déboucher sa bouteille, et il s’excuse presque du vin qu’ils ont acheté.

Le retour tangue pas mal mais le pied reste sûr, (en revenant de Nantes) des blasphèmes anéantis gisent dans l’épouvantable désordre de la nuit, c’est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases, oui un vraiment curieux démon (mais non ce n’est pas le diable).

Heureusement que les rues sont en pente. B et K sont lancés dans une joute de blagues - pour finir - mais on sent bien que l’heure arrive, les paupières tombent spontanément, temps de partir et rentrer à la maison.