Hier soir dans un jardin éloigné de Paris, du champagne et des vins, beaucoup de vins, au loin le phare de la tour Eiffel qui émerge comme évident au-dessus de la ville, là-bas.

Je me réveille avec la plus précautionneuse des lenteurs. La lumière est avec moi, très douce, je traîne dans la matinée d’un dimanche. Le téléphone sonne ; je réponds. Je prends le temps de petit-déjeuner, ce que je ne fais quasiment plus pendant la semaine. Il y a le petit café pris en terrasse en début d’après-midi, la salade de soja-crevettes chez le traiteur chinois (je dis : j’avais envie de frais), la torpeur le long des rues ensoleillées, puis l’herbe à l’ombre d’un arbre dans une pente du parc.
Je suis étendu sur la pelouse pendant que j’écoute, et ce que mes yeux voient ; il y a des jours comme cela où j’observe de près un insecte se démener pour se frayer un chemin à travers la pilosité de mon bras ; la texture de l’herbe ; ma main qui s’y promène... les moineaux qui la traversent à ras de vol, sautillent et s’envolent encore ; le ciel au bleu pur que la branche d’un sapin tout-à-coup déchire.

Le calme d’un dimanche dans la grande ville.

Nous ne disons rien.